F1: Max Verstappen, champion même quand il ne l'est pas / Photo: Giuseppe CACACE - AFP
Détrôné dimanche par Lando Norris, Max Verstappen a toutefois démontré tout au long de l'année qu'il restait le meilleur pilote du plateau, capable de tirer la quintessence de sa Red Bull pour battre des monoplaces pourtant supérieures comme les McLaren.
Grâce à une deuxième partie de saison tonitruante, "Mad Max" est revenu sur les talons de Lando Norris avant l'ultime Grand Prix à Abou Dhabi. Il n'a échoué qu'à deux petits points d'un cinquième titre consécutif alors que quelques mois auparavant plus personne ne pariait sur ses chances.
Pour faire bonne mesure, il a remporté cette dernière course, sa huitième victoire de la saison, soit une de plus que Norris, et la 71e depuis le début de sa carrière en F1.
A 28 ans, le Néerlandais est le roi incontesté de la Formule 1, l'étalon face auquel les autres pilotes doivent se jauger. Capable de sortir des chronos dantesques lors des qualifications, d'adopter des stratégies en course renversant les pronostics, il semble toujours maître de la situation.
Mais ce que 2025 a aussi apporté, c'est l'image d'un Verstappen plus décontracté, plus humain alors que sa détermination lui avait valu plus tôt dans sa carrière le surnom de "Mad Max".
Devenu père pour la première fois en début de saison avec sa compagne Kelly Piquet, il a rejoint l'Allemand Nico Hülkenberg, de dix ans son aîné, dans le club très restreint des "papas de la F1". Mais cela n'a certainement pas diminué sa rage de vaincre et de consacrer toute sa vie à la course.
- Extraordinaire retour -
Car quand il ne pilote pas en F1, il se distrait en participant à des courses automobiles en e-sport, ou alors avec des vrais bolides dans des catégories inférieures, comme au volant d'une Porsche GT sur le légendaire circuit du Nürburgring en septembre. Là encore en humiliant la concurrence...
"Il nous a tous séduits quand on l'a vu prendre du temps en passant ses weekends de libre en tant que jeune père et en pilotant des voitures GT sur les circuits du monde entier", a souligné à Abou Dhabi le responsable de Red Bull, le Français Laurent Mekies.
"Ma mentalité a toujours été la même. C'est pourquoi plus tôt dans ma carrière je me montrais parfois frustré car je savais que ce que je voulais faire n'était pas possible, ou bien que je ne pouvais le montrer en raison de nombreux facteurs. Mais je savais que c'était toujours là", a récemment confié à la BBC le Néerlandais pour expliquer son désir de vaincre à tout prix.
Quatre titres plus tard, celui qui a commencé à conduire des karts à l'âge de 4 ans, cornaqué par un père ex-pilote de F1 et une mère elle-même ancienne pilote de karting belge de haut-niveau, pourrait n'avoir plus rien à prouver.
"Que Max gagne ou non (le titre), je pense qu'il faut reconnaître que le monde a découvert cette saison un Max encore meilleur, même après son quatrième titre, en raison de son extraordinaire retour", estime Mekies.
- Incroyable talent -
Relégué à plus de 100 points de la tête du championnat en septembre, plus personne, à commencer par lui-même, ne pensait le voir revenir dans la course au titre. Mais son abnégation, une Red Bull retrouvée et une succession d'erreurs chez McLaren lui ont permis d'être candidat au titre avant le départ de l'ultime course.
Si Red Bull profite depuis maintenant dix ans de l'incroyable talent du Néerlandais, la médaille a son revers. A la notable exception de l'Australien Daniel Ricciardo, qui ne court maintenant plus en F1, aucun de ses coéquipiers n'a pu lui tenir la dragée haute.
La liste est longue de ceux renvoyés par Red Bull pour ne pas avoir été capables de rivaliser avec lui à monoplace supposément égale.
Son équipier l'an prochain sera le jeune Français Isack Hadjar, promu chez Red Bull après avoir brillé pour sa première saison en F1 au sein de l'écurie soeur Racing Bulls.
Hadjar, 21 ans, considère "qu'apprendre" aux côtés de Verstappen est une "opportunité de fou" car il le considère comme le meilleur pilote de la grille. Le tout est de ne pas devenir une nouvelle victime de ce talent hors-normes.
R.Kohli--BD