Ligue 1: Nice continue de couler, la crise n'est pas terminée / Photo: Valery HACHE - AFP
La crise n'est pas terminée à Nice, qui continue de s'enfoncer sportivement après une septième défaite consécutive, cette fois-ci face à Angers (0-1), dimanche, lors de la 15e journée de Ligue 1, dans une Allianz Riviera peu garnie et hostile.
Après une semaine vécue sous tension à la suite des incidents survenus dimanche soir lorsque certains supporters niçois ont pris à partie les joueurs, de retour de Lorient après leur défaite (3-1), la fracture interne reste béante à l'OGC Nice.
Durant la nuit, en ville, au centre d'entraînement, aux alentours du stade, sur le stade même, des centaines d'affiches singeant les publicités du cirque Pinder, avec un clown vêtu d'une veste rouge et noire pointant du doigt le passant, ont été collées.
"Cirque OGC Nice: le plus célèbre cirque d'Europe enfin de retour!", pouvait-on y lire, copiant à la perfection l'original, avec le lien vers un site internet fictif "lecirqueogcnice.com".
Le désamour entre le public et son équipe était ainsi clairement matérialisé. Dans une Allianz Riviera à moitié creuse, avec moins de 8.000 spectateurs (au lieu des 17.630 annoncés), les joueurs ont été sifflés à l'annonce, très rapide, de leurs noms lors de la présentation des équipes, ainsi que lors de leur entrée sur le terrain.
Tous les Niçois évoluaient avec un maillot floqué du nom de Jérémie Boga ou de Terem Moffi, les deux joueurs en arrêt de travail et qui ont porté plainte contre X, après les incidents de dimanche soir. Et, en début de rencontre, chaque fois qu'un d'entre eux touchait un ballon, il était sifflé.
Le début de match a donc été compliqué pour Melvin Bard et ses partenaires. Après une minute et trente second de jeu, l'avant-centre angevin Sidiki Cherif, a même faussé compagnie à Antoine Mendy et a failli reprendre victorieusement le centre de Yasin Belkhdim (2e).
Sofiane Diop, qui aurait pu marquer s'il avait cadré sa reprise (3e) et qui a été le premier Aiglon applaudi (15e), n'a pas suffi à éviter les Olé pour l'équipe adverse (13e).
- Louchet exclu et symbole -
Nice a manqué de consistance pour renverser la tendance actuelle. A l'image de Juma Bah qui a souffert le martyr face à Cherif, Yehvann Diouf évitant à son équipe d'être menée sur la reprise de Mohamed Sbai (29).
Mais les hommes de Haise ont progressivement perdu le fil, dépassés dans tous les duels. Bah, encore lui, a relancé sur Belkhdim à l'entrée de sa surface. Et cette fois, l'action collective angevine au sortir d'un une-deux entre Arkus et Mouton, a permis à Belkhdim d'ouvrir logiquement la marque (0-1, 33e).
A la pause, Bah a cédé sa place au jeune attaquant camerounais Bernard Nguene. Mais la fébrilité est restée azuréenne.
Violent au lieu d'être combatif, Tom Louchet a été exclu pour une faute sur Jacques Ekomié (52e). Ali Abdi a ensuite donné une balle de but à ce même Ekomié, obligeant Diouf à une parade (56e).
L'entrée en jeu du revenant Tanguy Ndombélé a sonné la révolte des Rouge et Noir. L'ex-international a trouvé Ikak Jansson, parfaitement placé, qui a buté sur Hervé Koffi (78e). Puis, il a frappé fort. Mais le gardien angevin est resté solide pour détourner (80e). Haise s'en est arraché les cheveux.
Présents en tribune, Florian Maurice, directeur sportif aux traits tirés, Fabrice Bocquet, PDG du club, et Jean-Claude Blanc, PDG d'Ineos Sport, ont devant eux un chantier énorme pour "recoller les morceaux" (Bocquet), d'une équipe en perdition et d'un club en lambeaux.
Youssouf Ndayishimiye et Moïse Bombito, encore blessés pour de longues semaines, le savent aussi. Ils ont réuni les leurs au milieu du terrain en fin de match et sous les huées du public. Comme pour tenter de retrouver une unité perdue...
H.Majumdar--BD