Expérience belge ou résilience grecque: l'Eurogroupe se choisit un nouveau chef / Photo: NICOLAS TUCAT, Kenzo TRIBOUILLARD - AFP/Archives
Expérience contre résilience: l'Eurogroupe va départager jeudi les deux candidats à sa présidence, le ministre du Budget belge Vincent Van Peteghem et le ministre des Finances grec Kyriakos Pierrakakis, après la démission de leur collègue irlandais Paschal Donohoe.
M. Donohoe, 51 ans, a annoncé le 20 novembre à la surprise générale qu'il quittait ses fonctions au sein du gouvernement irlandais et de l'Eurogroupe, pour rejoindre la Banque mondiale, dont il est devenu le directeur général.
Deux quadragénaires se sont portés candidats pour diriger l'Eurogroupe, l'instance qui rassemble les 20 pays de la zone euro.
- Kyriakos Pierrakakis, le "pouvoir de la résilience"
Le Grec Kyriakos Pierrakakis, 42 ans, met en avant dans sa lettre de candidature "le pouvoir de la résilience" dont sa génération a fait preuve, après la tourmente des années 2010, lorsque la crise de la dette grecque a failli provoquer l'implosion de la zone euro.
Une "crise existentielle" qui a démontré selon lui "le coût de la complaisance, la nécessité des réformes et l'importance de la solidarité européenne".
Député Nouvelle Démocratie d'Athènes, il est diplômé en informatique et en politique publique. Figure en vue du gouvernement dirigé par le conservateur Kyriakos Mitsotakis, dont il est l'un des protégés, il est ministre des Finances depuis mars, après avoir piloté la transformation de l'administration grecque depuis 2019 en tant que ministre de la Gouvernance numérique, puis de l'Education.
- Van Peteghem, l'art du compromis
En face, le Belge Vincent Van Peteghem, 45 ans, entend faire jouer son expérience et sa connaissance des sujets européens.
Nommé ministre des Finances en 2020, il est devenu cette année vice-Premier ministre du gouvernement dirigé par Bart De Wever. Cela en fait l'un des participants à l'Eurogroupe les plus expérimentés, et il met également en avant l'art du compromis qu'il pratique au sein de l'exécutif fédéral belge.
"Mes années au sein de l'Eurogroupe m'ont donné une connaissance profonde de ses procédures, ses dynamiques et ses dossiers", et "en tant que vice-Premier ministre belge et ministre du Budget dans une coalition multipartite, j'ai l'habitude de gérer des points de vue divergents et de construire des accords équilibrés et viables", fait-il valoir.
Elu du parti chrétien-démocrate flamand (CD&V), cet universitaire, diplômé en sciences économiques, compte parmi les principaux artisans de l'effort d'assainissement des finances publiques en Belgique, pays qui affiche un des pires niveaux de dette en Europe.
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G.Radhakrishnan--BD